Introduction au Tir à l’arc

Le Tir à l’arc

Historiquement, le tir à l’arc était pratiqué pour chasser ou pour faire la guerre. Mais l’invention des armes à feu, le relaie au rang de loisir. Cependant, ces dernières années on note un renouveau de la chasse à l’arc [1].
De nos jours, le tir à l’arc est un sport de précision. Le but est de décocher des flèches le plus au centre d’une cible. Sur cette dernière, souvent en paille compressée (mais maintenant aussi en mousse) et à hauteur d’homme, est fixé un blason (feuille de papier armée) ou sont dessinés des cercles concentriques de différentes couleurs.

Des points sont attribués en fonction de la position de la flèche dans le blason. Le petit disque jaune au centre vaut 10 et l’on décrémente jusqu’au disque extérieur blanc qui vaut 1 point.

Un sport olympique

Le tir à l’arc a fait sa première apparition lors des Jeux olympiques d’été de 1900 [2]. Absent du programme de 1924 à 1968, le tir à l’arc a été réintroduit à l’occasion des Jeux olympiques d’été de 1972 à Munich.
Le tir à l’arc olympique moderne est composé de quatre épreuves : hommes individuels, femmes individuelles, hommes par équipes et femmes par équipes. Pour ces quatre épreuves, la distance de l’archer à la cible est de 70 mètres et le blason mesure 1,22m !
Le tir à l’arc handisport [3] respecte les règles établies par la Fédération internationale de tir à l’arc, adaptées pour tenir compte du handicap des sportifs. Les archers sont soit debout, avec éventuellement un appareil de soutien, soit en fauteuil roulant. Par exemple, les archers malvoyants ou aveugles peuvent participer à des compétitions handisports. Le viseur, situé normalement sur l’arc, est remplacé par un viseur tactile constitué d’une pointe souple fixée sur une potence verticale posée à coté de l’archer.

Le matériel

L’arc

Il est constitué principalement d’une pièce courbe flexible qui emmagasine et restitue l’énergie comme un ressort, et d’une corde qui permet l’armement de l’arc (tension du « ressort »), puis la transmission de l’impulsion à la flèche lors de la détente [4].
On peut différencier les arcs d’après leurs formes. Ils peuvent être droitier ou gaucher, c’est-à-dire en tenant l’arc de la main gauche (droitier) ou de la main droite (gaucher), suivant que l’œil directeur est celui de droite ou de gauche.
Il est très courant qu’une personne soit droitière mais que son œil directeur soit le gauche et inversement. Pour tester son œil directeur on réalise le test suivant. Visez un point quelconque avec votre pouce les deux yeux ouvert. Ensuite fermez par exemple l’œil gauche :

  • si le point visé les 2 yeux ouverts, n’a pas bougé c’est que vous êtes droitier. Il vous faudra donc un arc de droitier qui se tiendra dans la main gauche et vous tirerez sur la corde avec la main droite en visant avec votre œil directeur droit.
  • si le point visé les 2 yeux ouverts, a bougé c’est que vous êtes gaucher. Il vous faudra donc un arc de gaucher qui se tiendra dans la main droite et vous tirerez sur la corde avec la main gauche en visant avec votre œil directeur gauche.

Actuellement, les arcs les plus courants sont :

  1. L’arc long ou « longbow » ;
  2. l’arc classique ou « recurve » (type retenu pour les jeux olympiques) ;
  3. l’arc à poulies ou arc « compound ». L’avantage de ce dernier est de réduire l’effort de maintien de l’arc bandé let-off, sans pour autant diminuer la puissance de l’arme.

La figure suivante présente les 3 types d’arc de gauche à droite : « longbow », « recurve » et « compound ».

La « puissance » d’un arc est en réalité la force nécessaire à le maintenir armé pour un arc classique ou la force maximale nécessaire pour l’armer pour un arc à poulies. Cette puissance est indiquée sur la branche du bas en livres-force.

Les accessoires de l’arc

La corde relie les deux extrémités de chaque branche de l’arc. Elle est constituée de fibres synthétiques qui sont en polyester (Dacron), polyamide (Kevlar), ou encore polyéthylène (Fast-Flight). La corde est toujours recouverte d’une protection de cire contre l’usure et pour augmenter sa vitesse dans l’air.
Le repose-flèche est un petit accessoire de plastique ou de métal fixé sur l’arc et sur lequel la flèche est posée. Lorsqu’elle part, la flèche glisse sur ce support.
Le berger-button (ou bouton écarteur, plunger cushion) sert d’amortisseur à la flèche lorsqu’elle est propulsée. Il n’est utilisé que pour les arcs classiques. La poussée exercée par la corde au moment du lâcher, combinée à l’inertie de la pointe de la flèche, provoquent une flexion de la flèche. Puis la flèche part, en se tortillant et par conséquent en heurtant l’arc. Le bouton de berger sert donc à amortir cette déformation de la flèche afin que lorsqu’elle quitte l’arc, son vol soit rectiligne.
Le cliqueur sert à tirer chaque flèche avec la même allonge et, donc, avec à peu près la même puissance (selon la dynamique de la décoche et celle du bras d’arc). C’est une lame métallique fixée sur la joue de l’arc sous laquelle on glisse la flèche avant de la poser sur le repose-flèche et de la fixer sur la corde. Lorsque l’archer tire sur la corde, au moment où la flèche dépasse cette lame, la lame retombe sur l’arc ce qui provoque un petit clic (d’où son nom), indiquant à l’archer qu’il est à l’allonge désirée. Il peut alors décocher sa flèche. Comme la puissance de l’arc dépend principalement de sa tension, l’archer est ainsi plus sûr de tirer avec une puissance sensiblement constante. Ceci améliore la précision et est utilisé sur les arcs « recurves ».
Le viseur est un dispositif se fixant sur l’arc, permettant de donner à l’arc et par conséquent à la flèche, une direction voulue. Le viseur dispose d’un mécanisme de réglage micrométrique vertical et horizontal. Tout système électrique ou électronique y est proscrit. On vise à l’aide de l’œilleton qui est fixé au bout du viseur.
La stabilisation est composée de tiges mono ou multitubes, en aluminium ou en carbone (pour la compétition). Elle sert à équilibrer l’arc au moment du lâcher, et à absorber les vibrations pour protéger le matériel et les articulations de l’archer. Il y a la canne centrale (appelée central), fixée à l’avant dans le sens de tir, les cannes latérales (latéraux), plus courtes, fixées sur un V-Bar à la base de la canne centrale, et qui sont de part et d’autre de l’arc, et des cannes courtes et autres poids que l’on peut mettre en haut ou en bas de la poignée ; le règlement interdit d’avoir simultanément plus de trois stabilisateurs sur un arc.
Tous ces accessoires sont représentés dans la figure suivante.

Les fédérations / Les compétitions

Deux fédérations font la promotion du tir à l’arc : la Fédération internationale de tir à l’arc (FITA) devenue la World Archery Federation (WA) en juillet 2011 et l’International Field Archery Association (IFAA).
En France, le tir à l’arc est représenté par la Fédération française de tir à l’arc et la Fédération française de tir libre mais est également intégré dans certaines fédérations multi-sports comme :

  • La FSCF (Fédération sportive et culturelle de France) ;
  • l’UFOLEP (Union Française des Œuvres Laïques d’Éducation Physique) ;
  • la FNSMR (Fédération Nationale du Sport en Milieu Rural).

Il existe plusieurs types de compétitions en fonction des fédérations et des types d’arc utilisés :

  • Tir en ligne : tir en salle (25 m maximum), tir en extérieur (70m) maximum
  • Tir de parcours : tir en campagne (24 cibles connues et inconnues, distance de 5 à 60m), tir en nature (21 cibles en image animalière, distance 5 à 40m), tir 3D (sur réplique 3D d’animaux), ski-arc (équivalent pour l’arc du biathlon)